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De Natura Agilium*

*Qui se meut aisément

 

Le manque de flexibilité dans les équipes est la principale source d’échec dans la gestion de projet, selon l’enquête Pulse of the profession menée en 2018 par le Project Management Institute auprès de 5 402 entreprises. En effet, la difficulté pour les équipes à suivre les changements de priorités de l’entreprise vient en tête des erreurs les plus fréquentes (39%), viens ensuite le manque de souplesse face aux changements dans les objectifs du projet (37%), et enfin, la mauvaise collecte des consignes vient en troisième position (35%).

Voyons ensemble comment répondre à ces problématiques dans la gestion d’un projet.

Les inconvénients des méthodes de gestion de projet classiques

La méthode de gestion de projet classique, qui se présente sous forme séquentielle se nomme méthode Waterfall ou méthode cycle en V. Dans ce cas de figure, le projet est entièrement défini dès le départ et laisse assez peu de place pour les révisions. Dans un premier temps, le périmètre, le cout et le délai du projet sont établis par l’équipe marketing. Démarre ensuite la réalisation du produit ou du projet par différentes équipes impliquées. Une fois le produit achevé, celui-ci est présenté aux équipes marketing pour effectuer des correctifs éventuels. Dans un tel fonctionnement, les étapes se succèdent les unes après les autres permettant alors une bonne visibilité sur l’avancée du projet global. Cela peut être schématisé comme ci-dessous :

Schéma de représentant le déroulement de la méthode en Cascade

Si ce mode de fonctionnement est très utilisé dans certains secteurs (comme le BTP par exemple), il présente cependant des limites. En effet, définir à l’avance le cahier des charges dans son entièreté nuit à la souplesse du projet. Les besoins peuvent évoluer et ne plus répondre aux attentes avant même que le produit final ne soit livré. Comment anticiper toutes les éventualités dès le départ ?

Quelle alternative ? Les méthodes agiles ?

L’agile permet justement de palier à ces problèmes, en promettant une gestion de projet plus flexible et adaptable. Ce type de management se concentre sur un seul objectif : satisfaire les besoins client.

Le mode agile est avant tout une façon très pragmatique d’aborder un problème. Il s’agit d’un ensemble de méthodes et d’un état d’esprit qui vise à satisfaire les besoins du client. En ce sens, on ne parle pas d’une méthode agile, mais de méthodes qui permettent d’atteindre l’agilité. Je trouve les propos d’Andrew Littlefield très justes : nous pourrions imager la situation en comparant l’agilité avec un régime végétarien. Le régime végétarien englobe un ensemble de différentes recettes. Et si l’agile correspond à un régime dans son ensemble, les recettes seraient Scrum, Kanban, XP…

 

A partir des années 80, les prémices de l’agilité. Le Lean management se développe dans de grands groupes Japonais, chez Toyota Fuji ou Honda par exemple. Toutefois, il faut attendre 1993 pour constater la naissance de la première méthode agile : la méthode SCRUM qui s’est répandue dans le milieu informatique.

Les principes de l’agile

Animés par la volonté de réduire le taux d’échec en gestion de projet, 17 Experts en développement de logiciels dont Kent Beck, Ward Cunningham, Ken Schwaber et Jeff Sutherland ont rédigé en 2001 le Manifeste pour le développement agile de logiciels où sont détaillés les principes de l’agilité. Ils ont établi 4 grands principes, énoncés par ordre d’importance :

  • Les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils
  • Des logiciels opérationnels plus qu’une documentation exhaustive
  • La collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle
  • L’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan

Ce manifeste partage également des principes sous-jacents, qui découlent des 4 principes. Le pragmatisme est au cœur des enseignements partagés. En effet, les méthodes agiles doivent viser la satisfaction du client avant tout. C’est pour cela que le manifeste préconise de remettre régulièrement en question le travail effectué pour laisser place à de potentielles améliorations. Livrer régulièrement le client lui permet aussi de pouvoir donner son avis et corriger le tir en cas d’insatisfaction. Afin de fournir un travail le plus efficace possible, il faut s’entourer d’équipes motivées, capables de faire circuler les informations aisément. De plus le travail inutile est à éliminer. Pour citer Bruce Lee : “Simplicity is the key to brilliance”.

Plusieurs méthodes s’inspirent de ce Manifeste. Parmi les plus courantes, nous pouvons citer la méthode Scrum, Kanban, Scrumban ou encore Extreme Programming. Nous publierons prochainement un article pour explorer la méthode Scrum en détail.